Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/10/2008

L'acte photographique

Extraits de "Le mystère de la chambre claire" de Serge TISSERON...

La photographie avant d'être une image  -"eïkôn" ou "imago"- est une forme de participation empathique au monde.

L'acte photographique est volontiers vécu dans l'ivresse de capturer la vie. Mais parce qu'elle ne capture qu'une ombre la chute est d'autant plus dure que l'ivresse était plus grande !

S'il appuie sur le déclic, ce n'est pas comme le dompteur qui immobilise sa proie ou le chasseur qui la fige raide morte, mais comme le promeneur qui arrête un instant son chemin pour aspirer une bouffée d'air qui l'entoure. Tout comme ce promeneur se met à respirer soudain en le sachant alors qu'il respirait jusque là sans le savoir, ce photographe se met soudain à voir en sachant qu'il voit alors qu'il était jusque là plongé dans un visuel sans conscience.

Bien plus qu'un "ça a été" de l'objet, la photographie atteste d'un "ça a été vécu" par le photographe. Sa réalité n'est pas celle des objets de l'image et encore moins d'un regard. Elle est celle d'une continuité de l'être et du monde, de leur coupure et de leur reconnection permanente.

L'image photographique comme trace. L'empreinte n'est que l'attestation d'un passage.

L'horizon imaginaire qui anime toute entreprise photographique est le désir de constituer une image du monde où se donne à voir sa propre présence.

A suivre !

Les commentaires sont fermés.