27/03/2007
Elles Multiples
Centre NYAMA à CANET le 10 et 11 mars
Les femmes sont chez BOUBAT comme chez elles. Les femmes viennent du plus loin de la vie des hommes, elles sortent de l’enfance des hommes, on dit qu’elles gouvernent cette enfance mais ce n’est pas vrai, il suffit de regarder dans les jardins publics, les mères avec leurs enfants : elles ne gouvernent pas. Elles veillent. Elles veillent sur l’incendie naissant d’enfance, elles aident le feu de vie à prendre. Plus tard, beaucoup plus tard, elles regardent ceux qu’elles ont faits rois et qui ne savent plus leur parler. Les hommes, ce sont des devinettes qui les rassurent– devinettes du pouvoir, de la force. Devant les femmes ils disent : je ne devine rien, c’est un mystère. Ce qu’ils appellent mystère, c’est la simplicité des femmes et c’est leur solitude, cette force de solitude en elles, en chacune d’elles, cette manière qu’elles ont de tenir leurs enfants, leurs maris, leurs amants, le bleu du ciel, et l’ordinaire des jours à bout de bras. Les femmes sont seules au début, au milieu et à la fin de leur vie. Elles reçoivent de cette solitude le sacre d’intelligence. BOUBAT est là, le jour du sacre –qui est chaque jour de toute la vie des femmes.
Extrait de « Donne-moi quelque chose qui ne meure pas » de Christian BOBIN Ed Gallimard
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