Langage personnel

« On vient chez moi apprendre quelque chose qui est avant la danse. Pas la forme, mais ce qui est en dessous. Chacun a sa manière de danser, chacun doit inventer son langage personnel. » Hideyuki YANO

                              

Il y a une technique à acquérir en photographie, mais nous devons aussi aller à la découverte de notre langage personnel –comme le danseur, car la photo est notre danse !-  Pour cela, point de maître, mais un long et patient travail, une renaissance à nous-même à travers nos images.                                                                                    

                                                                   

 

 

Salon ART PAGE

Biennale de l'estampe et du livre d'artiste

organisée par les associations Le P.A.R.C et Tempo ARTZ

au Village des Arts et Métiers du Livre à OCTON Hérault,

le 27 28 et 29 avril.

23 graveurs, éditeurs et artistes du livre seront présents sur leurs stands.

Horaires : vendredi 27 avril, vernissage à partir de 18h30, samedi 28 avril de 14h à 20h, dimanche 29 avril de 11h à 18h.

Vous êtes cordialement invités...J'y présenterai "Sur les Chemins du Salagou", où mes photographies se mêlent au texte de Abderrahmane DJELFAOUI -poète algérien invité des "Voies de la Méditerranée" en 2004. Et "Entre Terre et Mer", mêlant cette fois mes propres textes et mes images -Ces deux livres d'artistes sont produits par l'association Art & Nature. Leur impression a été réalisée par Pierre BRYE photograhe.

Elles Multiples

Centre NYAMA à CANET le 10 et 11 mars

Je n’ai pas la prétention de me mesurer à ce grand photographe qu’est Edouard BOUBAT, mais cette photo d’une petite Marocaine,  rencontrée il y presque 20 ans dans les rues de TETOUAN,  me touche toujours autant.  Je vous la présente aujourd’hui à travers un texte de Christian BOBIN … Oui cette fillette veille, comme les femmes de BOUBAT ! Elle veille sur la vie !  

Les femmes sont chez BOUBAT comme chez elles. Les femmes viennent du plus loin de la vie des hommes, elles sortent de l’enfance des hommes, on dit qu’elles gouvernent cette enfance mais ce n’est pas vrai, il suffit de regarder dans les jardins publics, les mères avec leurs enfants : elles ne gouvernent pas. Elles veillent. Elles veillent sur l’incendie naissant d’enfance, elles aident le feu de vie à prendre. Plus tard, beaucoup plus tard, elles regardent ceux qu’elles ont faits rois et qui ne savent plus leur parler. Les hommes, ce sont des devinettes qui les rassurent– devinettes du pouvoir, de la force. Devant les femmes ils disent : je ne devine rien, c’est un mystère. Ce qu’ils appellent mystère, c’est la simplicité des femmes et c’est leur solitude, cette force de solitude en elles, en chacune d’elles, cette manière qu’elles ont de tenir leurs enfants, leurs maris, leurs amants, le bleu du ciel, et l’ordinaire des jours à bout de bras. Les femmes sont seules au début, au milieu et à la fin de leur vie. Elles reçoivent de cette solitude le sacre d’intelligence. BOUBAT est là, le jour du sacre –qui est chaque jour de toute la vie des femmes.

Extrait de « Donne-moi quelque chose qui ne meure pas » de Christian BOBIN Ed Gallimard

Photographie et poésie

à propos de Edouard BOUBAT, écrit par Christian BOBIN, dans "Donne-moi quelque chose qui ne meure pas"...

"Parce qu'il est photographe, il ne faut pas imaginer BOUBAT, un appareil entre les mains, en proie à l'obsession de l'image prochaine. Il faut l'imaginer mains nues, sommeillant comme un chat sur la banquette d'un train qui traverse la Russie ou à l'arrière d'un autobus jaune sur les routes du Brésil, ou sur une chaise vert pomme dans le jardin du Luxembourg....Appuyer sur la touche de l'appareil, cela n'a rien de sorcier. Ce qui est mystérieux ce n'est pas ce que nous faisons, c'est ce que nous nous abstenons de faire -cette vie immobile dont notre vie agissante n'est que l'escorte un peu bruyante. Tout vient de là, tout sort de ce temps silencieux, de ces heures négligées, de cette vie blanche. Tout en sort comme le diable de sa boite -la justesse, la beauté et l'amour."

En bons photographes, cultivons le mystère et le rêve !...

 

Hiver

                                                                     

Paysages et photos magnifiques de Luc MORTIER, photographe et naturaliste...que vous retrouverez son site

                                                    http://luc.mortier.free.fr/INDEXPHOTO.htm

                                                                   

Ces photos me touchent...Me toucheraient-elles davantage si l'homme qui affronte ces paysages grandioses était un berger ? On peut se demander comment évolue l'esthétique des paysages ...

Un ami sociologue -Christian GUIRAUD, me disait "le sentiment esthétique me semble être d'abord du registre des émotions, qui sont elles-mêmes empreintes des effets de culture, et des valeurs du temps"...

Dans nos contrées les bergers ne sont plus -hélas!- les "éléments naturels du paysage", mais les amoureux de la nature et les photographes pourraient le devenir !